lundi 17 juin 2013

Problématiques. Il serait temps de te poser les bonnes questions ma petite.


 Qui veut jouer au mur des lamentations?

Que faire sans somnifère quand la nuit nous tiens jusqu'à manquer d'air?

La nuit, il parait que c'est permis.

J'ai éteins la lumière pour y voir plus claire. Dans le noir il parait que les ombres deviennent des formes et les souvenirs des images. Ma pensée oscille et provoque dans mon cerveau une violente torture narrative. Au fond je me souviens de certains détails. Enfin je crois... Par exemple elle fumait toujours sa cigarette les jambes croisées. C'est marrant quand on y pense vous ne trouvez pas? Elle fumait sa clope d'une main pendant que l'autre venait se poser délicatement sur sa cuisse. Ce geste pourtant si anodin la rendait terriblement sexy. Elle avait toujours cette féminité délicate qui ressortait même quand sa vie était en pagaille. Ses cheveux au réveil ressemblaient à un champ de bataille. Elle se plaignait toujours de ça. Moi ça me faisait surtout rire car il n'y avait pas meilleure perspective de beauté qu'à son réveil, quand sa vulnérabilité venait vous frapper au cœur. Ce qu'elle ne savait pas, ce dont elle ignorait c'est qu'elle était terriblement belle avec sa chevelure en pagaille qui venait s'échouer dans le creux de ses épaules sucrées.
Ce que j'aimais chez elle c'était quand elle se plaignait qu'elle se trouvait grosse. Les femmes... Toute une histoire! Elle avait toujours l'impression d'être "énorme" et pourtant ça ne l'empêchait jamais de manger sa tablette Milka en un temps record. Une vraie goulue. Ça en était presque fascinant ce potentiel de contradiction entre son corps et son esprit.
Cette nana j'avoue qu'elle me faisait bien souvent perdre haleine et la suivre relevait d'un marathon et d'un sacré défis personnel. Par exemple quand elle stressait elle était intenable. Je vous assure, il était difficile pour moi de rentrer dans une conversation censée. Dans ces cas là elle se calmait en se lançant dans les tâches ménagères. Si si! Dans ces moments là, si vous teniez à votre vie et que vous étiez un minimum censée et réfléchie mieux valait ne pas tenter le diable et la confrontation. En d'autres termes: raser les murs et attendre que la marée passe. A l'image d'un ouragan ça lui prenait d'un coup, sans prévenir . Elle pouvait vous briquer une pièce à la vitesse de la lumière. Quand,au contraire, elle était calme et paisible, elle pouvait vivre dans un bordel quasi organisé. Tout un art... ça relevait presque du conceptuel avant-gardiste. Un vrai champ de mine artistique. 

Elle était l'aiguille dans sa propre botte de foin.
Ce que j'aimais chez elle c'était sa capacité à ne jamais vouloir se montrer vulnérable devant les autres. Oh oui on peut dire qu'elle en avait du caractère cette nana. En privé sa garde baissait et laissait apparaître une femme fragile et pleine de doutes, pouvant bien souvent passer du rire aux larmes.
Je me sentais tellement privilégiée dans ces moments là, de pouvoir toucher de mes doigts la délicatesse de ses craintes et de ses peurs. C'était comme découvrir un trésor, ce trésor dont vous avez l'impression d'être la seule gardienne.
Tous ces trésors je les chéri(e)s dans ma petite boîte à souvenirs. Cette boîte crânienne qui ne cesse de se cogner aux contours de la vie. Alors je ne l'ouvre que la nuit, au milieu du calme paisible,endormis et quasi religieux et je les retire ces souvenirs, un par un pour les revivre l'espace de quelques minutes. Contempler le noir de mes yeux réveillés. Ma façon de transformer son ombre, l'espace d'une nuit, en réalité bénite.
Tic tac la mécanique...



Calamity J.

Calamity cherche point de gravity.

Je bois du superflue
Je vomis du superflou
Je m'encrasse  sans aucune grâce 
D'autres se lassent sans aucune classe.
Cavité crânienne
Bousillée, inhumaine
Cherche le raisonnement
Du pourquoi du comment.
Vide et creux
Divisé sans être deux
Donnez-lui des Légos
A mon putain d'égo.
Construisez-lui un mur
De la dignité et de l'allure.
Emmurez mon cœur d'un tas de briques
Pourvu qu'il n'atteigne pas la dynamite.
Je me disperse et assemble
Ma folie entre ces murs qui tremblent.
Fragile je demande asile
Pourvu que mon cœur parte en exil
Tuez-moi je suis fou
Je vomis du superflou
Tu es moi je suis vous.
Serrez-moi la corde au cou. 


Calamity J.