dimanche 15 septembre 2013

To gouine or not to gouine.

Homosexualité et théâtre: de l'ombre à ma lumière. 
La vie est un flux perpétuel de mouvements et de contradictions. Pourquoi faut-il la définir comme normale ? Au final, qui définit la norme ? La société marginalise la différence et tout ce qui dévie de la société traditionnelle. La normalité se plie aux contraintes légitimes qu'on lui impose. L'homosexualité , elle, est incapable de s'adapter puisqu'elle est différente et va à l'encontre du sens normatif sociétale. Pourquoi vouloir tant aborder la question du lesbianisme dans mes études théâtrales? Le théâtre devient à mes yeux l'unique espace de liberté et de représentation de nos douleurs mentales et pathologiques. Le monde du théâtre autorise un lâcher-prise quand la société, elle, nous oblige à nous conformer.
Aborder la représentation de l'homosexualité au théâtre me sert avant tout à mettre en questionnement la morale humaniste. Elle est lue et entendue comme une dissidence contre la règle, une mise en cause du sens normatif. Par normatif, nous nous conformons à la société et à ce qu'elle place comme fous/folles, à savoir toute identité rentrant dans une marginalité telle que la race, la sexualité, l'origine sociale : « Que les nègres se nègrent. Qu'ils s'obstinent jusqu'à la folie dans ce qu'on les condamne à être... » (Les Nègres, J.Genet).
Le théâtre permet de rendre visible ce que notre monde tente de rendre invisible, à savoir l'absurdité de la condition et des valeurs humaines. Développer son identité lesbienne au théâtre n'est pas une volonté de surexposition. Cela relève avant tout la conscience des contradictions entre les Hommes et le monde qui les entoure, mais également entre les Hommes et leur propre conscience.
Le théâtre de la conscience nous amène donc à penser le monde et ce qu'il reste d'humanité au genre humain.
Le théâtre me caresse du bout des doigts et offre à travers ses mots un moyen de mettre sous lumière des angoisses et des peurs enfouis au fond de beaucoup d'entre nous. Sortir du placard, faire son entrée en scène: mêmes envies, même combat? J'y réfléchis, j'y réfléchis...


Calamity J.